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LES CAUSES DE MORSURES DE CHIENS
SUR LES ENFANTS

C'est lorsqu'un chien n'est pas socialisé entre 6 semaines et 3 mois (c'est à dire qu'il doit voir un maximum de choses et de gens et être habitué à entendre le plus de bruits différents possible) que le risque de morsure est le plus important car il a souvent peur des humains.

Il ressort quatre cas principaux:

les morsures par irritation,

les morsures hiérarchiques,

Ce sont les plus fréquentes.

les morsures prédatrices,

les morsures consécutives à la peur. Par exemple si l'enfant coince le chien dans un coin celui-ci n'aura d'autre solution que de mordre pour se sauver.

Elles sont beaucoup plus rare mais plus graves.

"Les chiens atteints d'anxiété intermittente (Etat émotionnel de tension nerveuse, de peur, fort, mal différencié, et souvent chronique. Source Dictionnaire de la Psychologie LAROUSSE) sont souvent à l'origine d'agressions par peur ou par irritation. Elles sont d'autant plus fréquentes que les interactions chien-enfant se révèlent en elles-mêmes irritantes (tirage de poils, de la queue, etc...).

Les animaux souffrant d'affection douloureuse (arthrose, otite, etc...) peuvent également agresser lorsqu'ils sont manipulés au niveau de leurs zones algiques (relatif à la douleur. Source Grand Usuel LAROUSSE).

Ceux qui développent des maladies comme les dégénérescences rétiniennes peuvent mal appréhender les distances et être surpris par les enfants. Ils réagissent alors par une agression par irritation. Dans le même ordre d'idée, les chiens dont les yeux sont recouverts de poils peuvent, eux aussi, se laisser surprendre et se retourner contre l'individu venu les déranger.

Les agressions prédatrices font, bien entendu, l'objet de retombées médiatiques, mais sont heureusement rarissimes en France. Elles concernent les chiens non socialisés vis-à-vis des humains ou des enfants et se terminent presque toujours par la mort de ces derniers."

Le chien considère sa famille comme une meute. S'il considère qu'il est dominant, il peut être amené à mordre si sa position hiérarchique est remise en cause pour se faire respecter.

"Les enfants entrant dans la puberté sont souvent victimes de son agressivité car leur maturité sexuelle modifie leur statur social. Le chien sociopathe les met alors à l'épreuve en les attaquant ou en les menaçant. Une agression sur un adolescent est similaire à celle intervenant sur un adulte. Il s'agit alors d'agression dite hiérarchique ayabnt pour cause les principales prérogatives que sont l'alimentation, l'espace (notamment les lieux de couchage du chien ou des maîtres) ou la gestion des contacts entre les humains et l'animal.

Bien régulées par le chien, ces morsures se révèlent généralement moins dangereuses que celles dues à l'irritation. Souvent, les maîtres les estiment sans gravité et les qualifient de "pincements". Elles sont presque toujours précédées de menaces (retroussement des babines, grognements), mais la situation peut évoluer défavorablement et elles peuvent alors s'instrumentaliser et survenir sans menaces.

D'autres agressions, heureusement plus rares, se rencontrent lorsque la chienne, en situation de challenge avec sa maîtresse, attaque la progéniture de cette dernière.

Les chiens atteints du syndrome HSHA (hypersensibilité hyperactivité) peuvent blesser les enfants de façon involontaire, au cours de jeux mal régulés ou lros de mordillements.

Enfin, toutes les affections comportementales dites "productives" peuvent entraîner le chien à agresser les enfants. Citons notamment les dysthymies (Forme de dépression chronique caractérisée par un trouble de l'humeur de type dépressif...Elle s'accompagne généralement de troubles de l'appétit et du sommeil, d'une fatigue générale avec baisse d'énergie, de difficulté... à se concentrer et d'une atteinte de l'estime de soi accompagnant une certaine désespérance.Source Grand dictionnaire de la psychologie), les dissocialisations (refus des règles de la vie en société), les dissociations (Rupture de l'unité psychique provoquant un relâchement des processus associatifs sur lesquels reposerait le fonctionnement mental. Source Grand dictionnaire de la psychologie).

Une enquête, réalisée dans environ 150 familles possédant des chiens, a permis de distinguer 3 populations canines différentes:

les chiens "normaux", qui n'agressent jamais les enfants, (57% de la population totale),

les sociopathes, (25% de la population totale),

et ceux agressant les enfants (17,5% de la population totale).

A noter que les animaux mal socialisés ou présentant une affection comportementale ont été volontairement exclus.

Les chiens sociopathes ont tendance à agresser surtout les adolescents. 74% sont passés à l'acte sur des enfants (surtout sous forme de pincements). Les principales agressions ont pour origine la possession d'objets, sur viennent lors de jeux, autour de la gamelle, ou sont souvent dues à l'irritation.

Les chiens qui ne s'en prennent qu'aux enfants menacent surtout ceux de moins de onze ans. 54,1% des menaces ont abouti à des morsures ou à des pincements. Les agressions ont surtout lieu autour de la gamelle, pour la possession d'objets, lors des jeux, ou sont dues à l'irritation...

...Seulement 5% des enfants mordus (ou pincés) vont consulter un médecin. 11% des parents concernés évoquent le problème avec leur vétérinaire. En moyenne, l'enfant ne reconnaît les menaces du chien qu'à partir de trois ans et demis.

Il n'existe pas de différence significative dans les caractéristiques du chien (race, sexe, poids, âge, etc...) ou de la famille (mono ou biparentale) dans les différentes populations de chiens. En outre, 98% des maîtres dont la progéniture a pourtant été mordue trouvent la relation chien-enfant harmonieuse."

Le chiot devrait être socialisé par l'éleveur et notamment habitué au contact avec les enfants. Ils devraient également rester au moins jusqu'à huit semaine avec leur mère qui a un role prépondérant dans l'éducation de son chiot, notamment concernant l'inhibition de la morsure. "Dans les familles monoparentales il est préférable que le chien soit de même sexe que le parent afin que l'insertion hiérarchique soit plus aisée... Il est indispensable que les enfants respectent le lieu de couchage de leur nouveau compagnon et le laissent manger seul... Il ne faut jamais laisser un chien et un enfant dans la même pièce sans surveillance, adulte, et ce jusqu'à ce que l'enfant reconnaisse les éventuelles menaces... 

Ces informations sont issues de "La Semaine Vétérinaire du 19/05/2001 N°1016.

"Plus de la moitié de l'ensemble des morsures de chiens enregistrées dans la population générale concernent des individus âgés de zéro à dix-juit ans, et l'incidence décroît à mesure que l'enfant grandit. Deux tranches d'âge sont particulièreemnt touchées, celle de un à quatre ans et de dix à treize ans, avec une nette prédominance de garjçons (56 à 65%), notamment chez les plus jeunes victimes.

Les morsures surviennent toute l'année, mais avec un pic de fréquence plus marqué de juin à septembre. Elles se produisent presque toujours à l'intérieur de la maison (15 à 20%) ou dans ses dépendances immédiates (35 à 40%), généralement au domicile familial ou chez des amis. Seules 15 à 20% d'entre elles ont pour théâtre d'autres lieux (parcs, squares, rue). Dans 20 à 25% des cas, l'enfant se trouve seul avec le chien. Plus de la moitié des accidents se produisent en l'absence de vigilance des adultes... 

... Sans, bien évidement, demander aux parents de se substituer au médecin, qui devra toujours examiner la plaie, il convient de citer les mesures urgentes à prendre face à un enfant qui vient d'être mordu. Il faut tout d'abor rincer la plaie à grande eau puis désinfecter localement en utilisant un ammonium quaternaire ou des solutions iodées ou de chlorexidine. Le rinçage préalable raccourcit le temps de présence des gouttelettes de salive infectées dans la plaie et diminue donc le risque infectieux.

Il importe également de rassurer l'enfant, souvent sous l'effet du choc. Le médecin, quant à lui, pourra prescrire un traitement approprié.

Dans 40% des cas le chien est celui d'un voisin...

...Les chiens classés en première et deuxième catégories ne sont à l'origine que d'une minorité de l'ensemble des morsures (moins de 2%)...

... Le chien agresseur est généralement jeune et de sexe mâle (Chomel et al., voir bibliographie). Il appartient aux parents (15%), à la famille proche (20%) ou à des voisins (40%). La responsabilité éventuelle d'un chien errant ou d'un chien dont les propriétaires sont inconnus de l'enfant ou de la famille est rarement en cause. Dans près d'un cas sur deux toutefois, l'enfant ne connaît pas l'animal.

Ces informations sont issues de "La Semaine Vétérinaire" N°1015 - 5 et 12 mai 2001.

BIBLIOGRAPHIE DE LA SEMAINE VETERINAIRE

L. KERN: "Contribution à l'étude des raltions entre l'enfant et le chien", mémoire de vétérinaire comportementatiste mai 1999, ENV de Toulouse.

P. Pageat, Pathologie du comportement du chien éditions du Point Vétérinaire.

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L.M. Bernardo, M.J. Gardner, N. Amon: "Dog bites in children admitted to Pennsylvania trauma centers", Int. J. Trauma. Nurs., 1998, n°4, pp. 121-127.

B.B. Chomel, J. Trotignon: "Epidemiologic sureys of dog and cat bites in the Lyon area", Eur. J. Epidemioy, 1992, n°8, pp. 619-624.

C. Duval, C. Fournier: "Accidents dus aux chiens : 6871 cas. Juillet 1986 à juillet 1996", documents statistiques, EHLASS, ministère de la Santé, octobre 1997.

L. Kern: "Contribution à l'étude des relations entre l'enfant et le chien", mémoire de vétérinaire comportementaliste, mai 1999, ENV de Toulouse.

G.R. Patrick, K.M. O'Rourke: "Dog and cat bites: epidemiologic analyses suggest different prevention stategies", Public Health Rep., 1998, n°113, pp. 252-257.

D.A. Talan, D.M. Citron, F.M. Abrahamian, G.J. Moran, J.C. Goldstein: "Bacteriologic analysis of infected dog and cat bites", N. Engl. J. Med., 1999, n°340, pp. 85-92.

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